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TEXTE RETRAÇANT L'HISTOIRE DU MONASTÈRE


LA GRANGE D’OUDUN

Le hameau de Oudun (ou Oudin, ou Houdin) est situé à trois km au Nord-Est de JOUX-LA-VILLE (au Sud d’Auxerre) dans un vallon un peu isolé. Il ne comporte que quelques maisons et le bâtiment dénommé "la grange d’OUDUN" qui date du XII ème siècle.

Rappelons que le mot "grange" désignait un lieu, dépendant d’une abbaye mais éloignée de celle-ci, ou vivaient et travaillaient des moines convers.

D’après Victor PETIT, c’est à OUDUN qu’aurait été établi au VIIème siècle le premier oratoire du pays dédié à Saint Pierre. Il aurait été desservi par des Bénédictins qui se seraient ensuite installés à JOUX en la chapelle Notre-Dame.

D’autres sources précisent que des terres situées à OUDUN furent données en 1118 aux ermites du monastère de FONTEMOY (prés de JOUX). En 1134 FONTEMOY fut transféré à REIGNY.

Mais les documents ne permettent pas de savoir avec certitude si au XII ème siècle, OUDUN était une Grange dépendant de REIGNY ou un Prieuré (comme l’indique Victor PETIT) ou encore un monastère à part entière.

Les moines quittèrent semble-t-il OUDUN dès le 17 ème siècle et la "Grange d’OUDUN" devint la propriété de la famille Rétif.

Une chapelle a probablement existé mais elle aurait été détruite au temps de la Ligue.

De l’ensemble des bâtiments monastiques, il ne reste qu’un superbe édifice de 20 m x 10 m . Le rez-de-chaussée est magnifiquement voûté avec des colonnes et de beaux chapiteaux à crochets. Il est éclairé par des baies percées dans les murs pignons et gouttereaux qui ont 1m50 d’épaisseur.

L’étage était (mais ne l’est plus) également voûté. Le départ d’une voûte en berceau est encore bien visible.

On ne connaît pas avec certitude la fonction première de ce bâtiment. On peut penser que l’étage servait de dortoir et le rez-de-chaussée de réfectoire ou de salle capitulaire.

Dans la "Description des Villes et Campagnes de l’Yonne" de Victor PETIT édité en 1870, figurent un dessin de la façade du "prieuré", une vue perspective de l’une des travées et un plan.

Si on se fie aux gravures idéalisées de V. Petit, le bâtiment a subit quelques dégâts depuis 1870 ; des contreforts ont disparu, une partie de la salle voûtée du rez-de-chaussée a été comblée sur plus de 1 mètre, enterrant les bases des colonnes; deux voûtes se sont éboulées; des ouvertures ont été détériorées.

L’ abandon de ce monument durant plus d’un siècle est paradoxalement un avantage! Aucune restauration maladroite n’a été opérée, aucun élément architectural moderne n’a été ajouté.

Une légende prétend qu’il existerait un souterrain, les uns pensent qu’il relierait la grange d’Oudun à Joux, les autres qu’il irait de Oudun à Villier la grange...

Oudun n’a pas qu’une importance architecturale. En effet dans "le paysan perverti" l’ écrivain Retif De La Bretonne situe sa société idéale à Oudun. Ce minuscule hameau recèle donc cette grande utopie du XVIIIème siècle !

Sources: Victor PETIT "description des villes et campagnes du departement de l'Yonne" 1870.


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